Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

06 août 2005

PROJET MARKETCORPUS

UN WIKILIVRE SUR LE MARKETING

Par Denis Failly, Jérôme Delacroix et Yann Gourvennec créateurs du projet,

Le projet vous intéresse ? Contactez nous


medium_papillon.2.jpg

INTRODUCTION

Le projet Marketcorpus n’est pas un simple livre, c’est un Wikilivre. Il s’agit d’un véritable parcours basé sur l’expérience de ses fondateurs. Le projet est issu de la collaboration d’un groupe de 3 professionnels du Marketing et de la communication, impliqués depuis près d’une dizaine d’années dans l’univers des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication. Cette décennie écoulée correspond au déferlement et au bouillonnement de l’univers Internet auquel ont participé les initiateurs de ce projet, soit directement à l’intérieur de leur parcours professionnel, soit par leurs écrits à vocation didactique (articles, sites Web, blogs, ouvrages). Ces trois observateurs de la techno/sociosphère se sont rencontrés au hasard de leurs visites sur la toile. Ils ont collaboré au contenu du site http://visionarymarketing.com. Ils sont convaincus que les outils ne sont rien sans la vision qui les fait naître. Forts de cet état d’esprit commun, ils ont voulu participer avec d’autres auteurs-contributeurs invités ou volontaires au souffle (re)vitalisant d’une pensée marketing en quête de nouveaux repères dans un univers flou et incertain.

LE MARKETING EST MORT, VIVE LE MARKETING : MARKETCORPUS, ENCYCLOPEDIE VIVANTE DU MARKETING VIVANT

TECHNOLOGIES & MARKETING, UN FOISONNEMENT VIVANT QUI REVEILLE LE MARKETING

Les technologies et les pratiques Marketing ont, pendant la dernière décennie, évolué de façon fortement concomitante selon une vision principalement instrumentale (les outils, les applications, voire les vieilles recettes plaquées sur de nouveaux supports). La vulgate Marketing, devenue désormais insuffisante (vente, rentabilité, productivité,…) les tenants d’une vision traditionnelle du marketing et du client, bâtie sur le culte de l’urgence et de la performance à tout prix et mesurable (CRM, datamining,…) ont oublié que les clients (consommateurs mais aussi entreprises) sont avant tout des assemblements d’êtres sociaux qui mutent dans leurs comportements tant dans leurs rapports aux autres que dans leurs représentations, leurs imaginaires ou leurs perceptions des emblèmes traditionnels de la société (l’entreprise, le marché, le produit, la pub, la marque, le politique, les institutions,…) Chacune de ces sphères s’interpénétrant de façon plus moins visible ou plus moins directe, les impacts croisés et des courants souterrains travaillent à remodeler l’ensemble. Se manifeste alors un certain nombre de comportements alternatifs dans toutes les strates de la société (infidélité, abstention, zapping, désintermédiation, détournement d’usages,…) et révélateurs d’une évolution franche des comportements. Sur la toile nous avons vu émerger et se développer des phénomènes désormais bien connus et documentés : Peer to peer, réseaux sociaux sur et hors Internet, blogs, Wiki, Open source, ré-intermédiation (type enchères ou troc en ligne), outils collaboratifs, nano-publication,… auxquels répondent tant bien que mal les entreprises puisque leur conception des clients et leur manière de les servir est décalée par rapport à la réalité (organisation interne, offre produits/services, discours, pratiques marketing et connaissance clients…).

Le foisonnement de gourous, concepts (voire parfois pseudo concepts) de toutes sortes qui ont fleuri ici ou là depuis une décennie nous montrent combien TIC et pensée managériale (y inclus le Marketing et la Communication) s’alimentent, et s’influencent mutuellement. Cette co-évolution ne permet pas de savoir facilement qui structure qui. On constate que les TIC touchent et bouleversent les hommes, les projets, les structures, les réseaux et donc les comportements et les perceptions des acteurs (consommateurs, entreprises, organisations) et vice versa, sans que l’on sache bien dans quel sens.

LA METAPHORE FECONDE LA PENSEE

Complexité, Chaos, incertitude, imprévisibilité, circularité, transversalité, réseaux, tribus deviennent les clés de lecture indispensables pour comprendre ce monde qui nous entoure Ce dernier, avant d’être l’espace privilégié des managers, décideurs ou praticiens est avant tout un monde fait par des hommes pour des hommes, de plus en plus en quête de liens que de biens . Inspirées par les recherches et les observations des anthropologues, des sociologues (Edgar Morin, Michel Maffesoli,…) des courants de pensée marketing fleurissent depuis un certain nombre d’années, qui tentent de sensibiliser les décideurs sur ces changements de paradigmes (Post modernité, hypermodernité,…). Ainsi donc et dans l’optique de vulgariser sans niveler, seront intégrés les écrits de ces auteurs connus et reconnus de cette pensée alternative (et notamment Bernard Cova). Par ailleurs certains écrits afin d’être plus éclairants feront référence sous forme métaphorique à des disciplines « reliantes » et transversales comme les sciences de la vie et de la matière, la sociologie… qui contribuent à stimuler une pensée ouverte et plurielle.

A SUIVRE… UN ‘WIKILIVRE’ VIVANT POUR UN MARKETING VIVANT

Loin de l’idée de faire de l’ouvrage un recueil clos et inerte d’articles, les auteurs souhaitent s’appliquer à eux mêmes ce dont ils prétendent instruire les autres en s’appuyant sur la création et l’alimentation d’un site dédié qui soit à la fois site web, blog et wiki, dont l’objectif est :

  • D’informer en amont qu’un ouvrage est en préparation et pré-communiquer sur ce projet en en faisant un événement qui se propagera directement et par transmission virale (‘buzz’) ;
  • Impliquer de façon participative les internautes (impliqués dans les sujets du livre) désireux d’être contributeurs à l’ouvrage (par suggestions ou proposition de leurs propres écrits) ;
  • Making-of : Expliquer et montrer concrètement le processus de création de l’ouvrage (pilotage et rapport d’étapes…) sur le blog du Marketing http://ygourven2.free.fr/wordpress/index.php ;
  • Assurer sous forme interactive et continue l’enrichissement des réflexions et des débats que susciteront le projet ;
  • Engranger une base de connaissances sur les sujets traités qui le temps faisant lui confèreront un statut de références marketing consultables par les professionnels, les enseignants, les étudiants, sur le wiki du Marketing (http://visionarymarketing.xwiki.com/xwiki/bin/view/Main/WebHome en attendant une autre adresse) ;
  • Introduire un mode de construction interactif et collaboratif inédit et original pour un ouvrage. A l’ère du numérique, le livre garde une valeur pratique, imaginaire et symbolique telle une profession de foi qui le distingue du bouillonnement multiple du Web. Les deux sont complémentaires s’ancrent et participent au patrimoine de la connaissance et de l’intelligence collective.

Nous contacter

Site des auteurs
http://www.visionarymarketing.com
http://delacroix.viabloga.com
http://denisfailly.blogspirit.com/

14:15 Écrit par Denis Henri Failly dans Marketing | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Marketing | |  Facebook | | Pin it! |  Imprimer | | |

04 août 2005

Epistémologie conctructiviste : Interview de J Louis Lemoigne

Denis Failly - "Jean Louis Le Moigne " quelle serait la définition du Constructivisme qui vous paraît la plus éclairante ?

Jean Louis Le Moigne
-
"Puis je contourner le piége de la définition des doctrines en ‘isme’ ? Ce sera en vous proposant une définition des épistémologies constructivistes : Les repères sont alors plus stables. J Piaget définit l’épistémologie par l’étude de la constitution des connaissances valables …ce qui semble généralement recevable … et qui nous invite à nous interroger sur ce que doit être une connaissance valable, enseignable donc ! Disons : Légitime ici et maintenant, dans nos cultures. Comme depuis un moment le critère rassurant cartésiano-positiviste de détermination (ou de démarcation) de la vérité scientifique objective et unique, totalement indépendante de tous les observateurs, ne tient pas mieux la route que le critère de conformité à la vérité divine révélée par les textes dits sacrés, il fallait bien, par probité, s’interroger loyalement : Comment aujourd’hui pouvons nous légitimer les connaissances que nous produisons et enseignons ? Depuis un siècle, nous pouvons lire P. Valéry : Les vérités sont choses à faire et non à découvrir, ce sont des constructions et non des trésors. Ou lire G Bachelard : ‘Rien n’est donné, tout est construit’, ou bien d’autres. Tous nous font relire le Discours sur la méthode des études de notre temps que G Vico adressait en 1708 à ses étudiants pour leur proposer une alternative bien construite aux quatre préceptes du Discours de la méthode cartésien : Si je le résume en une des formules fortes de Vico, ce sera ma réponse à votre demande de définition des constructivismes : Le vrai est le faire même. Ce que pouvez faire, n’est –il pas légitime de le tenir pour vrai ? Si vous ne pouvez le faire, réfléchissez d’abord ! C’est ainsi que Léonard de Vinci inventa l’hélicoptère : pour faire monter un corps plus lourd que l’air, ce que l’on disait ne pouvoir faire."

 

Denis Failly - "Avec Edgar Morin peut-on vous définir comme un "penseur de la complexité", un évangélisateur du complexe ?"

"A nouveau il me faut contourner le piége de la question : Tout être humain qui pense, pense la complexité, dans, avec, et par la complexité : Quoi de plus perçu complexe que le cerveau par lequel nous pensons ? Quoi de plus perçu complexe que l’univers dans lequel nous vivons et mourrons ? Quoi de plus perçu complexe que notre relation avec les autres humains ?

Certes bien des Grands Clercs tentent périodiquement de robotiser l’exercice de la pensée humaine en proclamant que l’on peut toujours réduire le complexe au simplifié : Les lois de la pensée (titre de l’ouvrage de G Boole) seront tenues pour réductibles à une banale algèbre booléenne! Toutes les choses qui peuvent tomber sous la connaissance des hommes … s’entendront par "… de longues chaînes de raisons toutes simples et faciles", assurait Descartes.
Mais, non moins périodiquement, l’humanité réagit devant ces invitations au simplisme. Pascal déjà répondait à Descartes:‘"L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature, mais c’est un roseau pensant. Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C’est de là qu’il nous faut relever … Travaillons donc à bien penser"
"Travailler à bien penser" n’est ce pas s’attacher à penser dans, avec, par la complexité que nous reconnaissions à notre relation au monde de la vie. Ce qui, bien sûr, nous incite à ne pas commencer par tout simplifier, tout découper, tout mutiler."


Denis Failly -"Pensez vous qu'expliquer la Complexité bien que passionnant et fondamental demeure une quête parfois désespérante au vu de l'hermétisme de certaines instances humaines, organisationnelles, décisionnelles ?

Jean Louis Le Moigne - "Mais on n’explique pas la complexité ! Pas plus qu’on explique la vie ou l’amour. On s’attache à donner des sens plausibles à nos actes, à ne pas nier les innombrables solidarités dont nous dépendons et qui dépendent de nous. Toute notre dignité consiste donc en la pensée, nous rappelait Pascal. Pour ce faire, depuis toujours, la sagesse humaine s’est forgée et continue à se forger des artefacts que nous appelons des symboles, et à l’aide de ces symboles, des concepts. Qui nous aident à ‘travailler à bien penser’.
La tentation est grande parfois de former des concepts assez hermétiques pour que nul ne puisse contester leur légitimité puisqu’on ne peut les comprendre. P. Valéry nous conseillait alors de procéder au nettoyage préalable de la situation verbale. Par exemple, de nombreux traités assurent qu’ils vont nous dire ou nous apprendre comment Gérer la Complexité : Alors que la complexité est précisément ce qui ne se gère pas ; Elle nous invite plutôt ‘à comprendre qu’il y a aussi de l’incompréhensible’. Ce qui va nous mettre en situation de Gérer avec la complexité (To Deal with… dira t on en anglais, et non pas to manage’).
Avez-vous observé qu’il n’y a rien d’hermétique dans les propos d’Edgar Morin, (ou de J Piaget, ou de H Simon, ou de G Bachelard…). Certes il crée ou il restaure des concepts en formant des néologismes, mais ils sont tous, et toujours je crois, intelligibles dans leur contexte dés qu’il les fait travailler. Il n’y a rien d’hermétique par exemple dans le concept d’éco-auto-ré-organisaction qui s’avère si puissant pour travailler à bien penser…la gestion des organisations sociales !"


Denis Failly - "Avez vous une espérance particulière à formuler pour les générations à venir et êtes-vous optimiste quant à la prise de conscience par le citoyen, les élites...que le monde est complexe et que le complexe se pense et suppose quasiment une "épistémologie de la décision", une revisite des représentations, une refonte des comportements...?"

Jean Louis Le Moigne - "Vous vous souvenez de ce vers de Pindare (5 siècle avant Jésus Christ) qu’A. Camus met en exergue du Mythe de Sisyphe ? : N’aspire pas, Ô mon âme à la vie éternelle, mais explore le champ des possibles’. N’est ce pas là une riche et ancestrale sagesse que nous pouvons proposer aux générations qui nous suivent ? Nous serons sans doute plus convaincant si nous nous efforçons nous même de la faire notre ? C’est peut-être ce que vous entendez lorsque vous évoquez la prise de conscience par les citoyens de leur capacité de délibération pragmatique ? S’exercer à activer cette étrange faculté de l’esprit humai qui est de relier que G Vico (après Cicéron) appelait l’ingenium, s’étonnant que la langue française n’ai pas encore trouve un mot pour la désigner

Il ne s’agit pas tant de refonder que de restaurer ou mieux dit E Morin d’enraciner : les Topiques et la Rhétorique d’Aristote, les Carnet de Léonard de Vinci, les Essais de Montaigne, la Scienza Nuova de G Vico ou les Cahiers de P Valéry, nous transmettent cette sève d’une sagesse humaine que deux siècles de positivisme avait souvent fait oublier à nos élites intellectuelles et culturelles. En particulier, ils nous apprennent que puisque nous ne ‘raisonnons que sur des modèles’, il importe de faire attention à la façon dont nous concevons – construisons les modèles sur lesquels nous raisonnons : Au lieu de commencer par simplifier, commençons par former et transformer des représentations toujours contextualisées, riches en couleur, C’est pour cela que Léonard, en bon ingénieur, avait développé si étonnamment les ressources du Disegno. Mais hélas, qui aujourd’hui pense à nous les enseigner ?

Puis-je aussi remplacer votre expression ‘épistémologie de la décision’ par une formule plus opérationnelle et je crois un peu moins hermétique : ‘La critique épistémologique interne de l’étude des processus de décisions dans les organisations humaines’"

Denis Failly - "Enfin dans un domaine plus particulier, support même de cette interview, que vous inspire aujourd'hui, au delà de la fracture numérique, les phénomènes de reliances et d'expressions par Internet, hors des agoras traditionnelles d'expressions , je pense ici aux blogs, forums, tchats, social networking, communautés virtuelles, etc ?"

Jean Louis Le Moigne - "Elle m’inspire d’abord, bien sûr beaucoup d’enthousiasme ; c’est très excitant, très oxygénant : Nous voilà en situation de pouvoir vraiment explorer de nouveaux espaces, sans doute infinis, du ‘champ des possibles’. Enthousiasme qui avive le sens de notre responsabilité : Plus s’accroît le champ des possibles, plus s’accroît la responsabilité de la communauté humaine sur notre petite planète, notre terre - patrie.

N’est –il pas très significatif que le dernier Tome de La Méthode d’Edgar Morin (ce nouveau Traité de la réforme de l’entendement après ceux de Spinoza, de Locke ou de Leibniz) s’appelle l'Ethique? Dans ce champ des possibles, quels critères nous permettront de choisir une action ? Avons-nous pratiquement d’autre réponse collectivement acceptable que celle de Pascal : Toute notre dignité consiste donc en la pensée. … Travaillons donc à bien penser : voilà le principe de la morale.


Exercice souvent difficile et qui ne porte pas en lui-même une garantie définitive de succès, j’en conviens. Mais avons-nous un critère alternatif satisfaisant ? S’en remettre aux experts scientifiques qui disant le présumé scientifiquement vrai diraient par la même le moralement bon ? Ou aux lois d’airain du marché du genre ‘Sera moralement bon ce qui nous rapporte économiquement le plus, et aprés nous le déluge ?

En pratique le principe pragmatique d’action intelligente (qui inclut celui de non irréversibilité) nous propose quand même une sage réponse : Veillons par nos choix immédiats à ne pas réduire la liberté de choix de ceux qui nous succèdent, et si nous devons la réduire dans tel domaine, contraignons nous à l’augmenter d’autant dans tel autre.

Alors, pour ce qui est des impressionnants développements contemporains des formes d'Intelligences connectives (J’aime ce néologisme formé par les québécois), proposons un diagnostic préalable : Les stratégies d’action appellent la méditation éthique et la méditation éthique appelle la critique épistémologique des connaissances mises en œuvre. Sommes nous assez attentifs les uns et les autres à l’exercice, chemin faisant, de nos capacités de critiques épistémologiques s’enracinant dans nos expériences de production et de transmission de ces nouvelles connaissances?

Je rencontre tant de collègues qui me répondent : L’épistémologie c’est de la philo, très peu pour moi ! Et l’éthique, il y a des comités pour cela ; le temps qu’ils aient produits leurs rapports on sera passé à autre chose… que je devrais m’inquiéter ! Par chance j’en rencontre quelques autres qui me donnent des raisons d’espérer… en notre capacité collective d'Intelligence de la Complexité"


Denis Failly - "Je vous remercie"



La bio de Jean Louis Le Moigne

L'association pour la pensée Complexe






12:25 Écrit par Denis Henri Failly | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | | Pin it! |  Imprimer | | |