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11 décembre 2006

RELIANCE DES CONNAISSANCES ET DES ACTIONS

Nous étions présent au débat du 30 Novembre : RELIANCES DES CONNAISSANCES ET DES ACTIONS : TISSAGE, TEXTURE, ENTRELACS organisé par le Réseau Intelligence de la complexité (RIC)

Les contributions proposées:
  • "L'Etoffe Informationnelle de l'Énergie" par André de Peretti, Spécialiste de la formation et chercheur en pédagogie
  • "La Reliance du système observant et du système observé" par Robert Delorme, Economiste et enseignant
  • "L'esprit de reliance active l'organisation de la connaissance" par Edgar Morin

Luc Legay qui était présent aussi sur l'èvènement à filmé les interventions qui étaient intéressantes mais compte tenu de l'espace imparti ici et de quelques problèmes de sonorisation je ne vous livre que les interventions dont j'ai monté les vidéos.

J'ai eu l'occasion de rencontrer Edgar Morin ce jour là qui devrait normalement m'accorder une interview prochainement à paraître sur la bibliothèque NextModerne

Une brève introduction  de Jean Louis Le Moigne



L'esprit de reliance active l'organisation de la connaissance par Edgar Morin
(le son est peut être un peu faiblard, n'hésitez pas à faire une écoute au casque) 



Voici le texte d'Edgar Morin extrait de l'éditorial de l'Interlettre Chemain Faisant n°35 et qui introduit la conférence :

"Que de complexité pour une « simple » perception, pour une « simple » idée ! Quelle conjonction fabuleuse de conditions physiques, électriques, chimiques, neuronales, cérébrales,computantes, cogitantes, spirituelle, linguistique, culturelle, sociale pour que se constitue et se perpétue un « simple » savoir ! Quelle multiplicité de formes combinatoires, associées, complémentaires,antagonistes, depuis la représentation jusqu'au discours, au mythe, à la théorie ! Si la connaissance existe, c'est qu'elle est organisationnellement complexe. C'est cette organisation complexe, à la fois fermée et ouverte, dépendante et autonome, qui peut construire destraductions à partir d'une réalité sans langage. C'est cette complexité organisationnelle qui porte en elle les plus grandes aptitudes cognitives et les risques ininterrompus et multiples de dégradation de ces aptitudes, c'est-à-dire les possibilités inouïes et les fragilités insensées de la connaissance humaine.
La reconnaissance de cette complexité ne requiert pas seulement l'attention aux complications, aux enchevêtrements, aux inter-rétroactions, aux aléas qui tissent le phénomène même de la connaissance ; elle requiert plus encore que le sens des interdépendances et de la multidimensionalité du phénomène cognitif, et plus encore que l'affrontement des paradoxes et antinomies qui se présentent à la connaissance de ce phénomène.
Elle requiert le recours à une pensée complexe qui puisse traiter l'interdépendance, la multidimensionalité et le paradoxe.
Autrement dit, la complexité n'est pas seulement le problème de l'objet de connaissance ; c'est aussi le problème de la méthode de connaissance nécessaire à cet objet.
Cela nécessite la formation, la formulation et le plein emploi d'une pensée à la fois dialogique, récursive et hologramatique
Toute connaissance acquise sur la connaissance devient un moyen de connaissance éclairant la connaissance qui a permis de l'acquérir. Nous pouvons alors ajouter une voie de retour au sens unique épistémologie-science, et effectuer des passages d'un niveau de connaissance à l'autre et vice versa.
Nous pouvons du même coup envisager un développement transformateur où la connaissance élaborante essaie de se connaître à partir de la connaissance qu'elle élabore, et qui lui devient ainsi collaborante. Ainsi, les connaissances portant sur l'esprit/cerveau sont des connaissances aptes à éclairer la production et l'organisation de la connaissance des esprits/cerveaux qui se vouent à l'étude de l'esprit/cerveau.
Dès lors, nous pouvons amorcer le dialogue trinitaire entre la connaissance réflexive (dimension épistémologique), la connaissance empirique liée à la pratique (dimension pragmatique), la connaissance de la valeur de la connaissance (dimension éthique) pour constituer la boucle, toujours réalimentée en connaissances et réflexions, de la connaissance de la connaissance Ainsi la connaissance de la connaissance requiert une pensée complexe, laquelle requiert nécessairement la connaissance de la connaissance. : Action, Science et Conscience passant sans arrêt l'une dans l'autre. C'est au coeur du problème de la connaissance que l'auto-génération d'une méthode apte à penser la complexité peut accomplir cette étape décisive." - Edgar MORIN -

 

18:00 Écrit par Denis Henri Failly dans Prospective, Science | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : reliance, complexité, edgar morin | |  Facebook | | Pin it! |  Imprimer | | |

08 décembre 2006

Ma vision Web 2.0

 mon billet publié sur "Dessines moi le Web2.0"

Qui êtes vous et quel est votre rapport avec le web2.0 ?


Homme de Marketing et de la communication (Univers agences de Pub, prestaires et Web agency  jusqu’à  NextModernity aujourd’hui) j’ai pu observé depuis une dizaine d’années le caractère de moins en moins pertinent de modèles encore dominants et forgés dans le creuset de l’époque Moderne et Industrielle elle-même coulée dans le bronze des certitudes et du rationnalisme qui vient de loin (Descartes…)
Chez NextModernity nous observons les changements en cours sous un angle à la fois prospectif avec une observation des usages et comportements actuels et potentiels et sous un angle opérationnel au niveau des méthodes, outils et pratiques de nos clients.
Pour compléter de façon transversale et souligner les changements en cours nous avons créer aussi la bibliothèque NextModerne qui au delà de proposer des ouvrages sur ces changements, interroge les auteurs via des interviews que je réalise.
Il est clair que le Web 2.0 est un espace –temps privilégié pour participer, observer, témoigner co-créer sur un  terreau fertile à toutes les innovations et les audaces en terme / d’intelligence collective, de partage des connaissances, de lien plus que de bien, de co-valeur démutipliée,…
 

Si vous deviez expliquer le web 2.0 à tout un chacun, qu’est-ce que vous diriez ?


Le Web 2.0 ne s’explique pas, il se montre, se vit, il est un témoignage expérientiel, mais jouons le jeu d’en cerner les contours.
Pour moi le Web 2.0, c’est la formidable opportunité de révisiter les modéles existants, de co-créer de la valeur avec le citoyen le consommateur via des outils participatifs car interactifs et riches en terme d’interfaces.
C’est un  nouveau pouvoir d’appropriation, un « re-empowerment » qui permet de collaborer, d’encourager toutes les initiatives , les logiques many to many (de tous vers tous) qui fait de l’internaute un « ProAms »  c'est-à-dire un amateur professionnel qui aujourd’hui posséde via des technologies et des outils multimédia de collaboration et d’autoproduction, la capacité d’organiser de nouvelles intermédiations (Offres / Demandes) et d’égaler voire plus, les services, prestataires, acteurs professionnels.
Le changement de perspective laisse présager des bouleversements  aptent à bousculer, basculer même, les modèles établis , pousser à l’extrême le devenir de certains acteurs est posé et certains postulats aussi (ptp vs propriété, abondance vs ressources rares , « long tail » vs loi de Pareto des 20/80, Don/contre don vs marchandisation …)
Un certain esprit Web 2.0 pétrit d’open source, « d’alter logiques » de micro solidarités et autres proximités, retrouvées et réinventées impactent naturellement sur notre rapport au monde réel.
« La Web 2.0 attitude »  promeut aussi une certaine écologie de l’esprit dans laquelle par exemple les connecteurs, les créatifs culturels et autres « Bionneers » (Biological Pionneers) se retrouvent, bref le Web 2.0 irradie la Vie 2.0 (la Nextmodernité) et réciproquement,

Qu’est ce que représente le web 2.0 dans le monde d’aujourd’hui, quel impact sur la société, l’économie, la technologie et autres ?


Le Web 2.0 est un germe dynamique et représentatif de l’ensemble des changements en cours au sein de la société. il est un révélateur à la fois d’une conscience et d’une mutation anthropologique.
En effet d’aucuns verront le Web 2.0 comme un ensemble d’outils, d’applications, de technologies et de pratiques  symptomatiques d’un âge de l’accès multiple, d’une prise de conscience que nous sommes embarqués dans un même destin et que nous sommes à la fois fins , moyens… les neurones d’un cerveau planétaire qui prend conscience de lui-même notamment grâce à la Webosphère
Cependant même si l’intensité et les modalités diffèrent dans l’histoire des hommes, communiquer, échanger, « faire lien », coopérer, collaborer, représenter, collectiviser… sont des verbes de tous temps qui définissent d’ailleurs une part de notre humaine condition.
Je m’imagine le Web 2.0 comme un révélateur social, sociétale, qui réactualise à aujourd’hui (image du spiroïde ou trajectoire en spirale)  via  les technologies (interfaces, réseaux, application…) un ensemble de pratiques« humaines » anciennes voire même archaïques.
Le Web 2.0 est évolution il agit donc telle une réalité augmentée qui nous fait accéder à cette conscience « cette « unitas multiplex » comme dirait Edgar Morin où l’unité est dans la diversité et inversement, le complémentaire, le concurrent et l’antagoniste coexistent...
Le processus de métastase,  d’émergence et d’éclosion d’initiatives individuelles ou concertées n’est pas sans rappeler métaphoriquement l’image de l’éclosion de la vie ça et là sans shémas pré-établis.
Le paradigme de la complexité, la démarche constructiviste nous sort de l’ornière dans laquelle nous risquions de vivoter si le Web restait entre les seules mains de « TechnObsédés » , je pense que nous avons allons à défaut d’une convergence totale des médias et des supports, vers une fertilisation croisée.

Le Web 2.0 et après ?


Le Web2.0 ou autre, peut importe le nom, est aussi à mon sens symptomatique d’un changement globale des sociétés contemporaines dans un monde complexe et inter/intra relié et je crois que quelque part la présence, l’action, l’interaction Web 2.0  …deviennent les prémisses d’actes politiques (re)fondateurs d’une possible démocratie elle-même en crise et en redéfinition.
Enfin si  la prospective consiste selon Gaston Berger à aller voir « loin, large et profond » alors je crois que la Webosphère 2.0 sera aussi un des supports d’inter-pénétration entre lithosphère (le monde en dur, physique, les supports…,  la biosphère, la noosphère (le monde des idées) en ce sens l’idée de mutation anthropologique a sa place ici (voir l’idée aussi de transhumanisme et de post-humain ) voila pourquoi il faut aussi s’extraire des seuls outils, être transversales et envisager le champ des possibles.

Denis Failly

00:55 Écrit par Denis Henri Failly dans Prospective | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Failly Denis, Web2.0, nextmodernité | |  Facebook | | Pin it! |  Imprimer | | |